Saints Patrons de la paroisse

Saint Léger

Originaire d’une noble famille franque, Léger, Leodegarius (616?-678) fut élevé par son oncle, l’évêque de Poitiers, dont il devint archidiacre. Il fut aussi abbé de Saint-Maixent, avant d’être choisi en 659 comme évêque d’Autun. Léger sut ramener la paix dans son diocèse. Mêlé aux jeux dangereux et compliqués de la politique en une période troublée. Il en fut la victime. Une première fois, en 675, il fut exilé à Luxeuil par Chilpéric II. Quelques années plus tard, poursuivi par la haine d’Ebroin, le Maire du palais et assiégé dans sa ville d’Autun, il pré­féra se rendre pour épargner son peu­ple : cruellement torturé, il fut enfermé à Fécamp et mis à mort peu après, le 2 octobre 678, près d’Arras. Ses reli­ques furent transférées à Ebreuil par les moines de Saint-Maixent en fuite devant les Normands.

 

Sainte Procule – Patronne de Gannat

Elle était la fille unique d’une famille de la noblesse du Rouergue. Ses parents profondément chrétiens n’en avaient pas moins des espérances mondaines et, sûrs de l’obéissance de leur fille, ils lui cherchèrent un époux digne du rang, de la fortune et de la beauté de la future épouse. Procule refusa tout net de se plier. Des semaines passèrent et nul n’en parlait plus. Mais les parents avaient conçu un stratagème. Ils fixèrent l’époque des noces et un beau jour sainte Procule vit arriver, Géraud, son « fiancé » en brillante escorte. Les invités étaient également de la fête. « La nuit qui précède la cérémonie nuptiale, Procule se déguisa en servante, prit la fuite en se glissant dans un de ces groupes de pèlerins qui vont et viennent sans cesse, quelle que soit la saison, sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle et disparut… » Tout un chacun attendit vainement et comprit la chose à la vue des appartements vides. «Procule quitta le groupe de pèlerins pour s’installer dans les environs de Gannat au bord de l’Andelot autrement dit dans « ce vallon qu’on peut appeler le paradis terrestre des habitants de Gannat. » « En cette époque de foi très vive l’ermite excitait plus la générosité et l’admiration que la curiosité… » On s’habitue bientôt à ses allées et venues qui la conduisent tantôt à la modeste église de Saint-Priest en passant le ruisseau qui sépare cette paroisse de celle de Gannat,soit à l’église Saint Etienne, alors desservie par les moines bénédictins, soit, le plus souvent, à l’église Sainte-Croix dont la construction était tout juste achevée…

Géraud, après l’avoir longtemps cherchée dans Rodez et dans la province de Rouergue, a fini par retrouver sa trace. Il la suit d’étape en étape jusqu’au moment où il rencontre des bergers qui lui indiquent, en échange de quelque argent, le refuge de la solitaire et qu’elle a précisément quitté pour aller faire ses prières à l’église… Géraud a vite fait de la rejoindre dans le cours de la rue des Moulins. Le dialogue s’engage entre une jeune fille apaisée par les sacrifices qu’elle s’est imposés et un chevalier exaspéré de n’être pas aussitôt obéi : c’est le parfait dialogue de sourds.

Mais aucun des deux n’accepte de céder, et la presque banale histoire d’amour tourne au drame… Aveuglé par la colère de son orgueil bafoué, Géraud s’écrie : « Tu n’as pas voulu de moi pour amant ; tu m’auras pour bourreau ».

Sans se départir de son calme, Procule se contente de lui jeter : « Qu’il meure, ce corps, puisqu’il a pu plaire à un amant étranger ! Frappe, rival importun ! ». L’irréparable s’accomplit. Atteint par l’injure au plus profond de lui-même et dans l’instant privé de sa raison, le chevalier Géraud, au mépris de la foi jurée au jour de son adoubement, tire son glaive et frappe mortellement Procule à cent pas de la porte des Bouchers, à la croix des Augustins où se trouvait, jusqu’à la grande révolution, une chapelle élevée, aussitôt après le drame, par la piété des habitants.

L’innocente victime trouve encore la force de se traîner en direction de la ville, en soutenant sa tête. Procule entre enfin dans cette église Sainte-Croix, où elle venait si souvent prier et s’effondre au pied de l’autel… Ce sera le terme de sa vie terrestre.

Le peuple chrétien de Gannat, c’est-à-dire toute la population, ne s’y trompe pas… Justement considérée comme la martyre de sa vertu, Procule est morte pour ne pas avoir trahi la foi jurée. Sa dépouille est d’abord enterrée dans l’église, près du grand autel … Le culte qui s’instaure spontanément sur sa tombe, incite le clergé après avoir obtenu l’approbation de l’évêque de Clermont à placer son corps dans une châsse de bois. Il y restera pendant quatre siècles, jusqu’au dimanche 9 mai 1621… »

Extraits de l’opuscule de Louis Virlorgeux « Histoire de Sainte Procule »

Aujourd’hui encore les Gannatois gardent un grand attachement à leur sainte patronne et chaque lundi de Pâques une messe est célébrée à la chapelle du vallon au pied de l’ Andelot qu’a rejoint le Gouenant.

 

Saint Martin (églises de Bellenaves, Jenzat, Charmes et Monteignet)

Le grand chemin Saint-Martin de Tours, de 2000 km, est le premier qui relie l’Europe de l’Est à l’Europe de l’Ouest, de Szombathzly en Hongrie à Candes-Saint-Martin en Touraine.

Le centre culturel européen Saint-Martin a décidé, sous l’égide du conseil de l’Europe, de développer un itiné­raire de randonnée, afin de découvrir les épisodes de la vie de saint Martin. Sur plus de 2000 km, dont 900 en France, les marcheurs, par des chemins accessibles à tous, sont appelés à découvrir le patrimoine et la culture européenne.

Pourquoi saint Martin? Cet homme a rayonné sur une douzaine de pays en Europe. Il est né en Hongrie vers 350, a vécu en Italie. Il a été enrôlé de force dans l’armée romaine, a passé une partie de sa vie en France, où il a été ordonné prêtre à Poitiers et évêque de Tours en 371, Il est mort à Candes. Ses funérailles se sont déroulées à Tours le 11 novembre 397. En France, 3700 monu­ments lui sont dédiés et 220 communes portent son nom.

Comme saint Martin qui a déchiré son manteau en deux pour en donner une partie à un mendiant, la notion de partage est associée à cet itinéraire, partage de l’eau, de la nourriture, de l’hospitalité, et de la culture, un par­tage citoyen „ comme l’a précisé le directeur du centre culturel Européen Saint-Martin lorsqu’il est venu à Vichy pour présenter le parcours dans notre département. Cet itinéraire n’est pas un pèlerinage car il est centré sur la personne de saint Martin qui représente une valeur commune européenne; chacun est libre de choisir ce qu’il souhaite découvrir : nature, culture par les ren­contres avec les habitants des régions traversées et peut-être la foi lors de visites dans des lieux de culte, En mai 2009, le frère Serge Gandet, de Paris, s’est élancé le premier sur ce chemin Saint-Martin depuis Candes Saint Martin. Il a fait étape à Bellenaves puis à Jenzat puisque ces deux cités sont sur le tracé du parcours par leur église dédiée à saint Martin.